20/10/2007

Science sans liberté de conscience n'est que ruine de l'homme

Maïs transgénique (Reuters)

A la lecture dans Libé de cet article OGM: un chercheur sanctionné pour son esprit critique, je ne peux pas m'empêcher de faire le rapprochement avec le post précédent Du rififi à Babylone ou comment en cette bonne vieille terre de France, il n'est point permis aux chercheurs du service public de s'opposer à la pensée dominante. Il s'agit ici du "progrès" et des "lendemains radieux" vantés par les lobbys agroalimentaires qui, en faisant main basse sur le vivant, affirment leur sens inné et renouvelé pour l'intérêt général.

Donc, selon le quotidien national, le chercheur, Christian Vélot, de l'Institut de génétique et microbiologie d'Orsay se voit confisquer ses crédits puis notifier l'exclusion de son équipe en 2010. Ambiance (extraits de LIBERATION.FR : vendredi 19 octobre 2007).

D'un côté :
«Ma direction m’a d’abord adressé des remontrances verbales, me reprochant de prendre des positions publiques sur les OGM au nom de mes tutelles», relate-t-il. Lui affirme pourtant avoir toujours parlé publiquement «à titre personnel, en tant que chercheur, mais en citant [son] affiliation professionnelle.» «On m’a ensuite accusé de «cracher dans la soupe. Mais si on ne peut plus, en tant que scientifique critiquer la science, cela veut dire que la science n’est plus la science, c’est une église !»

De l'autre :
«cette décision est dictée seulement par la science». «Chaque directeur est libre de composer ses équipes de travail et il est clair que Christian Vélot ne partage pas le projet scientifique de l’Institut», (...) «Il préfère jouer les victimes», il est pris dans une spirale inflationniste.»


Christian Vélot est bien le prochain sur la liste des virés et autres démissionnaires.
Il semble que ses "déboires" ne soient ni personnels, ni anodins. Cela nous concerne tous. Nous avons le droit et le devoir d'exiger des débats contradictoires au sein des lieux financés par les deniers publics. Il nous est également recommandé de méditer à nos heures perdues sur la définition d'obscurantisme.

Je vous invite à regarder les deux parties de la conférence (2005) qui suit pour vous faire une idée sur l'homme à abattre. Une leçon magistrale de culture scientifique citoyenne par un pédagogue hors pair. Prenez votre temps, installez-vous. C'est long mais diaboliquement limpide. A vous de juger.

conférence (complet)



Pour prolonger la réflexion, un témoignage parmi tant d'autres sur le quotidien de la dissémination des OGM dans l'agriculture par Greenpeace France. Il apparait qu'il faut sérieusement se bouger si on veut esperer s'alimenter bio parce que bientôt... "ah! bein ma p'tite dame, c'est que ... c'est pas bien possible"... La faute à pas d'chance ?



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